Le gouvernement en période de cohabitation

Extraits

[...] Par conséquent, le président ne peut intervenir sans l'accord de son Premier ministre. Celui- ci peut cependant voir ses initiatives ou ses options combattues par le président par exemple, le conflit entre le président François Mitterrand et le Premier ministre Jacques Chirac autour de l'initiative stratégique du président Reagan. Chacun des partenaires peut paralyser l'autre. C'est pourquoi une collaboration entre les deux est indispensable. Par ailleurs, ce sont les trois cohabitations qui ont permis d'identifier et de définir les règles et les procédures par lesquelles passe la cohabitation. [...]

[...] Lors d'une cohabitation, les dialogues ne sont pas rompus. Avant chaque Conseil des ministres, le mercredi, le tête-à-tête habituel du président et de son Premier ministre a également lieu. Cela leur permet de se voir régulièrement, mais aussi de parler des projets, de régler d'éventuels conflits ou d'en aborder d'autres. Étant donné que le président préside le Conseil des ministres, il est informé de tout ce que prépare le gouvernement. Cependant, malgré un collaboration étroitement nécessaire, les Premiers ministres en cohabitation, peuvent organiser des réunions qui regroupent les membres du gouvernement en dehors du regard de l'Élysée, pour se retrouver entre soi, d'arrêter des positions communes, etc . [...]

[...] Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Il dispose de l'administration et des forces armées Il n'y a donc aucun doute possible, le capitaine c'est bien le gouvernement. Par ailleurs, le comité Balladur avait, à la demande de Nicolas Sarkozy, proposé d'enlever la détermination de la politique nationale de l'article 20 pour n'y laisser que la conduite, tandis que la définition de celle-ci aurait été transférée au chef de l'État. Mais également l'article 21 pour prendre en compte les nouvelles relations qui s'étaient établies entre le président et le Premier ministre depuis l'élection du Président de la République au suffrage universel. [...]

[...] La cohabitation entre Jacques Chirac et Lionel Jospin fut la dernière, il n'y en a pas eu d'autres depuis. Cela peut s'expliquer par le fait de la mise en place du quinquennat en 2000. étant donné que jusqu'en 2000 le Président de la République était élu pour sept ans tandis que les parlementaires sont élus pour 5 ans. De fait, entre l'élection du président et celle des parlementaires, les électeurs avaient pu changer d'opinion politique. Comment les pouvoirs sont-ils repartis au sein du gouvernement en période de cohabitation ? [...]

[...] Compte tenu de ces contraintes, il faut une volonté forte et une grande persévérance à la présidence pour faire aboutir une réforme. C'est dire que, sans le concours du gouvernement, la présidence n'a pas les moyens de conduire la politique voulue par le président. Ceci se manifeste clairement pendant la période de cohabitation au cours desquelles le président est ramené à une conception stricte de son rôle d'arbitre. Mais, même dans les autres cas, le président doit par ailleurs tenir compte de l'opinion du gouvernement, sauf à demander au Premier ministre de présenter sa démission. [...]