Traité du sacre des rois de France, Jean Golein, cérémonie du sacre, roi de France, légitimité royale, tradition, monarchie de droit divin, souveraineté royale, droit divin
Ce document contient un commentaire réalisé dans le cadre de l'enseignement Histoire du droit public en première année de licence de droit. La note obtenue est de 17/20.
Le texte à commenter est un extrait du Traité du sacre des rois de France, rédigé par Jean Golein, théologien et moine français. Il a débuté sa fonction au sein du couvent des Carmes situé à Rouen et est ensuite entré au couvent de Notre-Dame des Carmes à Paris. En 1369, il est nommé provincial de son ordre par le roi de France Charles V. Quelques années plus tard, en 1372, il rédige ce traité qui est alors considéré comme une référence en matière de sacre. Il y évoque la cérémonie en elle-même, ainsi que sa portée. En effet, à cette époque, la tradition du sacre a déjà été utilisée à de nombreuses reprises par les rois de France. Cette cérémonie est un rite religieux d'investiture inauguré par Pépin le Bref en 754 afin de légitimer sa prise de pouvoir, qui met fin à la dynastie mérovingienne. La cérémonie du sacre rappelle le baptême de Clovis, à la fois baptême et sacre, par l'évêque de Reims, en 496. Cette cérémonie est petit à petit ritualisée et codifiée, et sera perçue comme un moyen de réaffirmer la souveraineté royale.
[...] En effet, le sacre se déroule en quatre temps successifs : la promesse, l'élection, l'onction et enfin la remise des attributs du pouvoir royal. L'onction est l'étape la plus importante. Le roi est oint en sept points de son corps : le front, la nuque, les épaules, les bras et la poitrine. L'huile utilisée pour cette onction est extraite de la Sainte Ampoule, fiole contenant une huile sacrée ayant servi lors du baptême de Clovis. Cette huile sainte porte le nom de Saint Chrême. [...]
[...] Sous les Carolingiens, la cérémonie du sacre est inaugurée par Pépin le Bref afin de légitimer sa prise de pouvoir, mettant fin à la dynastie mérovingienne. Après lui, plus d'une dizaine de rois carolingiens seront sacrés à Reims, dont Charlemagne ou encore Louis le Pieux. La tradition se poursuit chez les Capétiens : Hugues Capet est le premier à être sacré en 987, suivi d'une quinzaine de Capétiens directs. Les Valois poursuivent également sur cette lancée. En effet, à l'époque à laquelle Jean Golein écrit ce traité, Charles V est au pouvoir. [...]
[...] Traité du sacre des rois de France - Jean Golein (1372) - En quoi la cérémonie du sacre est-elle un outil permettant aux rois de France de renforcer la légitimité royale ? Commentaire réalisé dans le cadre de l'enseignement Histoire du droit public en première année de licence de droit. Note obtenue : 17/20. Selon Voltaire, "Le sacre n'est qu'une cérémonie, mais elle en impose au peuple". En effet, le sacre consiste avant tout en une cérémonie par laquelle l'Église consacre un souverain ou un évêque. [...]
[...] Par le sacre, le roi de France obtient des pouvoirs surnaturels et devient un défenseur de l'Église. L'origine divine donnée à la royauté lui permet ainsi de renforcer la légitimité du pouvoir royal. B. Affirmation de la souveraineté royale Le roi de France est le seul souverain de la chrétienté à porter le titre de Rex Christianissimus, il est le seul à être nommé le Roi très chrétien. L'auteur y fait référence à la ligne 8 : "il est appelé le plus noble, le très-chrétien". [...]
[...] Cette cérémonie est petit à petit ritualisée et codifiée, et sera perçue comme un moyen de réaffirmer la souveraineté royale. Lorsque la dynastie capétienne arrive au pouvoir en 987, la royauté est affaiblie. Le système féodal, qui se caractérise par des liens de dépendance d'homme à homme et une montée en puissance des seigneurs, domine le pouvoir. La royauté capétienne est intégrée dans l'ordre féodal. La féodalité a donc désintégré le pouvoir central, mais ne l'a pas définitivement supprimé. Le roi existe toujours et va progressivement accroître son domaine et son autorité. [...]
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