droit de propriété, corps humain, Emmanuel Kant, ordre moral, libre disposition de son corps, religion, régime juridique protecteur, article 16-1 du Code civil, inviolabilité du corps humain, indisponibilité du corps, arrêt Pretty, intégrité physique, CEDH Cour Européenne des Droits de l'Homme
Cette question du lien entre la volonté et la morale reste d'actualité dans notre société où les progrès techniques font apparaître de nouvelles perspectives, mais aussi de potentiels problèmes éthiques. À cela s'ajoute une évolution de la position juridique de l'homme par rapport à lui-même, qui est, elle, aussi est concernée par la morale, ou plutôt l'ordre moral, qui serait vu comme un frein à l'épanouissement personnel, à la totale libre disposition de son corps.
[...] D'autres limites, cette fois verticales , existent aussi. Dans cette optique, la liberté subjective de l'individu devra se soumettre aux droits et libertés objectifs . Ainsi, au niveau national, des principes tels que la dignité humaine, l'indisponibilité du corps humain et de l'état des personnes, ou encore le corps hors commerce, additionnés à une supposé fonction symbolique du droit constituent un nouvel ordre impératif et transcendant susceptible d'anéantir toute prétention subjective de l'individu à son corps, à sa vie et à sa destinée (...). [...]
[...] L'émergence récente d'une distanciation du corps et de l'esprit Cette distanciation du corps et de l'esprit traduit une montée en puissance de la vision autonomiste du corps qui implique des changements importants quant à la disposition de son corps pouvant aller jusqu'à l'abus La distanciation du corps et de l'esprit, traduction de la montée en puissance de la vision autonomiste du corps Ce changement de point de vue, qui traduit le passage de je suis un corps à j'ai un corps , vient des États-Unis. Dans la fameuse affaire Moore , la Cour d'appel de Californie avait considéré que ce dernier avait bien un droit sur ses cellules qui avaient été utilisées pour la fabrication d'un médicament breveté par une compagnie pharmaceutique. [...]
[...] Le problème dans cette affaire est que la Cour avait validé la condamnation pénale des protagonistes sur la victime, car celle-ci n'était pas consentante. Or, certains auteurs en ont déduit que, a contrario, si la victime n'avait pas retiré son consentement, ces pratiques d'une ignominie désarmante auraient pu être acceptées comme étant l'expression tolérable de la liberté sexuelle combinée avec l'autonomie personnelle . Cette affaire soulèverait ainsi la question des limites du consentement, et donc des limites de l'autonomie personnelle et de la liberté corporelle qui en découle . [...]
[...] De plus, en France notamment, les personnes ont désormais le droit à l'avortement, à la contraception, voire à la stérilisation si la personne majeure intéressée a exprimé une volonté libre, motivée et délibérée en considération d'une information claire et complète sur ses conséquences . Malgré toutes ces nouvelles possibilités, certains s'interrogent sur les possibles abus que cela pourrait engendrer. Une affaire a montré que l'augmentation des libertés n'était pas forcément mieux pour les individus. Il est en effet possible que la nouvelle liberté de disposer de son corps entre en conflit avec d'autres libertés comme le droit de ne pas subir de mauvais traitements (article 3 de la CEDH). L'affaire K.A. et A.D. [...]
[...] Le bien commun impliquerait la supériorité sur des droits et libertés, considérées souvent comme trop subjectives, trop susceptibles de mener vers l'aliénation et la réification de soi , ou qui serait dangereux pour le collectif. Ainsi, le je doit me soumettre au nous , car l'intérêt collectif prime sur l'intérêt personnel. Cependant, les limitations de la libre disposition de son corps ne permettront pas à la CEDH d'avoir un avis tranché sur la question en rapport au lien que l'homme entretient avec son corps. [...]
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