Droit de la concurrence, école libérale, école de Chicago, école de Fribourg, école de Harvard, Louis Brandeis, organisation économique, libéralisme, pouvoir économique, école néoclassique, capitalisme, libre création, libre développement, liberté économique, concurrence
Dans le contexte du XXe siècle, marqué par l'essor des grandes entreprises et la concentration croissante des pouvoirs économiques, une école de pensée économique et juridique se montre particulièrement méfiante de la puissance économique de certaines entreprises. Issue d'une réflexion critique sur les excès du capitalisme et sur les effets des monopoles, cette école est attachée à ce que la structure du marché permette la libre création et le libre développement des entreprises, dans une logique de maintien de la concurrence comme moteur d'innovation et de liberté économique.
[...] Les écoles en droit de la concurrence I. L'école de Harvard Dans le contexte du XXe siècle, marqué par l'essor des grandes entreprises et la concentration croissante des pouvoirs économiques, une école de pensée économique et juridique se montre particulièrement méfiante de la puissance économique de certaines entreprises. Issue d'une réflexion critique sur les excès du capitalisme et sur les effets des monopoles, cette école est attachée à ce que la structure du marché permette la libre création et le libre développement des entreprises, dans une logique de maintien de la concurrence comme moteur d'innovation et de liberté économique. [...]
[...] Le courant néo-brandéisien insiste ainsi sur l'importance de la diversité économique. Il ne considère pas que la prospérité réside dans le développement des grandes entreprises, mais au contraire dans leur pluralité. Il prône des marchés suffisamment fragmentés pour garantir une véritable compétition et offrir aux consommateurs un choix large à des prix compétitifs. Cette pensée a profondément influencé l'idéologie républicaine aux États-Unis, notamment dans les années 2000. Louis Brandeis critiquait déjà, au début du XXe siècle, l'industrialisation massive et la concentration des entreprises, estimant qu'elles avaient des effets dévastateurs sur la structure sociale. [...]
[...] Pour les ordo-libéraux, la concurrence est un processus dynamique qui doit être protégé et garanti par le droit. Cette école de pensée se distingue donc à la fois du libéralisme classique, qui prônait le « laissez-faire » fondé sur l'idée d'un ordre naturel du marché, et du keynésianisme, qui justifiait une intervention massive de l'État dans l'économie pour soutenir la demande. Selon l'ordo-libéralisme, les marchés ne sont pas capables de s'autoréguler durablement : ils peuvent être manipulés, captés par des intérêts particuliers ou déviés de leur finalité. [...]
[...] Contrairement à l'école de Chicago, qui évalue les concentrations principalement à travers le prisme de l'efficience économique et du bien-être du consommateur, l'école néo-brandéisienne met davantage l'accent sur les effets sociaux et politiques des concentrations économiques. Elle est ainsi plus encline à s'opposer aux fusions-acquisitions, même lorsqu'elles peuvent sembler avantageuses d'un point de vue purement économique. Cette approche est toujours d'actualité aujourd'hui, notamment avec l'émergence des géants du numérique à l'échelle internationale, qui suscitent des inquiétudes croissantes quant à leur impact sur les équilibres économiques et démocratiques. Toutes ces écoles de pensée ont contribué à façonner le droit de la concurrence tel qu'il est appliqué à la fois au niveau national et européen. [...]
[...] L'influence de l'ordo-libéralisme s'est largement fait sentir dans l'Allemagne de l'après-Seconde Guerre mondiale. La reconstruction économique du pays s'est appuyée sur les principes de l'économie sociale de marché, avec la mise en place d'un arsenal juridique destiné à encadrer et préserver la concurrence. Ce modèle a profondément inspiré la construction européenne, notamment à travers les premières institutions comme la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), puis le Traité de Rome de 1957 instituant la Communauté économique européenne. Ces textes fondateurs ont consacré le principe de libre concurrence au sein d'un marché commun, tout en prévoyant des mécanismes de régulation pour garantir un équilibre entre les intérêts économiques et l'intérêt général. [...]
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