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La crise ukrainienne et la campagne présidentielle française

La crise russo-ukrainienne est venue impacter le cours de la campagne en vue de l'élection présidentielle, dont le premier tour se tiendra le dimanche 10 avril prochain.

Sujet d'actualité - La crise ukrainienne et la campagne présidentielle française

Credit Photo : AFP

Le conflit russo-ukrainien a commencé le 24 février dernier après l’invasion injustifiée de la Russie sur le sol ukrainien. Cette crise sur le continent européen est en vérité venue impacter le cours de la campagne en vue de l’élection présidentielle, dont le premier tour se tiendra le dimanche 10 avril prochain. Certains craignent que ce futur rendez-vous démocratique majeur ne soit finalement relégué au second plan par la présence du candidat Macron, actuellement Président de la République et donc Chef des armées. Une question s’impose : quel est l’impact de la crise ukrainienne sur la campagne présidentielle ?

Une campagne présidentielle reléguée au second plan ?

L’actualité relative au conflit russo-ukrainien s’est invitée de manière inopinée au sein de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle. Certains candidats ont même émis de sérieux doutes à l’égard de cette campagne, de ce rendez-vous démocratique tant attendu, puisque selon Valérie Pécresse (la candidate Les Républicains, LR) il n’existe pour l’heure pas de campagne présidentielle.
Une inquiétude fut également révélée à la suite des propos du Président de la République qui avait en effet déclaré que « le pire est à venir ». Ces propos, à juste titre, permettent de s’interroger sur la possibilité de la tenue réelle et efficace d’un débat entre les candidats à la présidence de la République d’autant plus que nous sommes actuellement à un mois du premier tour.


Un ajustement notable des candidats dans leur campagne

L’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie depuis la fin du mois de février dernier a contraint les candidats à l’élection présidentielle à repenser et ajuster leur campagne, certains ayant en effet repoussé leur participation à des émissions télévisées, d’autres leur participation à des meetings et réunions publiques. Par ailleurs, à l’égard de ces réunions publiques, celles-ci ont pu changer de nature puisque certains candidats, comme Anne Hidalgo (Parti socialiste) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) ont décidé de transformer un meeting en soutien au peuple ukrainien et ont appelé à la paix. On le voit donc, la crise ukrainienne contraint les candidats à ajuster leur campagne pour faire écho à l’actualité internationale sans toutefois laisser de côté les thèmes chers aux français.
Néanmoins, il convient de noter que les polémiques inhérentes à l’intensité de toute campagne présidentielle existent toujours. Ici, ces polémiques ont changé de nature, elles s’appliquent maintenant à l’actualité internationale. En ce sens, par exemple, Anne Hidalgo a fortement critiqué son opposant Jean-Luc Mélenchon, qualifiant notamment ce dernier d’« allié et soutien de Vladimir Poutine ». Cette crise a également permis de mettre au jour de réelles dissensions, de réelles divisions profondes de convictions à l’égard de la diplomatie et de ce qu’elle représente, qu’il s’agisse des candidats de la gauche comme ceux de la droite).
Une constatation est intéressante à relever : il semblerait que de nombreux candidats fassent front avec le Chef de l’Etat et ses actions et décisions prises en concertation avec ses homologues européens. C’est notamment le cas d’Anne Hidalgo, ou bien encore de Laurent Wauquiez, ancien président LR et actuel soutien de Valérie Pécresse.  


Un « ralliement au drapeau » favorable au Chef de l’Etat ?

Les candidats à l’élection présidentielle semblent craindre que le Chef de l’Etat Emmanuel Macron, candidat à sa réélection depuis le 3 mars dernier, bénéficie positivement de son statut de Chef des armées dans le cadre de cette campagne. Sur ce sujet, Bruno Retailleau, sénateur LR, a exprimé sa crainte d’« un réflexe légitimiste du (…) ‘ralliement au drapeau’ », faisant de ce fait référence à un concept théorisé par John Mueller, politique américain et spécialiste des relations internationales. Ce concept implique que les citoyens soutiennent fortement, en cas de crise importante, le pouvoir déjà en place.
En outre, il est intéressant de noter que le Président de la République, dans le cadre de la campagne pour sa réélection, ne semble pas avoir de programme développé et à proposer aux électeurs français, ni encore de mesures réelles, effectives. Dans la même idée le Chef de l’Etat, étant contraint par ses missions présidentielles, a fait savoir par son entourage qu’a priori celui-ci ne participerait pas aux différents débats qui précèdent le scrutin ; la campagne étant pour l’heure « écrasée [par la crise ukrainienne], Emmanuel Macron sera surtout président », énonce un cadre de la majorité présidentielle. Anne Hidalgo, sous ce propos, a exprimé ses craintes quant au fait que le Chef de l’Etat « s’installe dans la facilité de ne pas débattre ».
Par conséquent, nous voyons bien que la crise en Ukraine accentue considérablement le rôle du Président de la République dans son statut de Chef des armées françaises. A ce sujet Bruno Le Maire, l’actuel Ministre de l’Economie et des Finances, a déclaré que la campagne du candidat Macron pourrait être limitée au minimum, le Chef de l’Etat se concentrant pour le moment sur les mesures à prendre afin de sortir de cette crise et de ses impacts déjà visibles pour les français et plus généralement pour les européens.
Pour clore, il pourrait être utile de souligner le fait qu’une crise de légitimité pourrait voir le jour dans les prochains mois. Celle-ci pourrait notamment faire suite à une campagne présidentielle qui n’en sera pas une dans les faits. Ainsi, l’ambiance actuelle entourant cette campagne, l’absence de débats, l’actualité essentiellement centrée sur le conflit en Ukraine, pourrait amener de nombreux français à ne pas voter, accentuant encore les critiques à l’encontre de l’élection des représentants des citoyens mais aussi les lassitudes des différentes oppositions.
Malgré l’intensité de la crise actuelle, aucun des candidats n’a fait savoir qu’il souhaitait un report de l’échéance électorale. Reste pour le moment à observer comment se déroulera le reste de la campagne puis l’entre-deux-tours, et finalement les élections législatives qui s’ensuivront.
Références
https://www.liberation.fr/politique/elections/guerre-en-ukraine-quel-impact-electoral-pour-les-candidats-a-la-presidentielle-en-france-20220303_OV43V3UQYZGENLHXNVLRXI3VMQ/
https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/la-campagne-est-ecrasee-face-a-la-guerre-en-ukraine-le-desarroi-des-candidats-a-la-presidentielle_4991802.html
https://information.tv5monde.com/info/presidentielle-en-france-comment-faire-campagne-dans-le-contexte-de-guerre-en-ukraine-447317
https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/03/07/presidentielle-2022-dominee-par-la-guerre-en-ukraine-la-campagne-se-cherche_6116405_823448.html


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